Bonjour à tous
vendredi 27 juin 2025
L'aventure Tanteal
Bonjour à tous
De Cherbourg à Morlaix
Vendredi 27 juin
A Cherbourg
La matinée sous quelques averses de
crachin est destinée aux réparations du vit de Mulet : l’axe est sorti de
son logement pendant la navigation. Il a fallu affaler la GV pendouillante (pas
de vent de toute façon).
La cause : une goupille fendue
trop petite qui n’a pas empêché l’axe de se faire la malle…
Goupille que j’avait mise en place
lors du re-mâtage du bateau (bravo JF !)
Une chance que l’axe ne soit pas
passé par-dessus bord !
Depuis le re-matage, je me suis
équipé d’un échantillon de diverses goupilles, j’ai trouvé LA goupille
adéquate.
Puis, corvée de Gazole : faire
des allée-retour avec mes bidons sur un bon petit diable entre la pompe GO et
le bateau. Le bilan conso de la traversée est de 27 litres soit une moyenne de
1.2 à 1.3 l/heure.
Dans l’après-midi, nous allons visiter
la cité de la mer :
Le bâtiment est majestueux |
Le hall d’entrée est consacré aux
petits sous-marins d’exploration :
Puis visite du SNLE Le Redoutable :
La partie arrière : propulsion
Partie
des tubes lances missiles (16 missiles en tout)
Salle
de commandement
La visite se poursuit avec plein d’atelier interactif relatif a la vis dans un sous-marin : j’y ai passé un bon bout de temps !
Visite de l’expo Titanic : pas de photo, beaucoup de chose déjà connu, j’ai raté le film…
Visite de la partie océan :
Dimanche 29 juin
L’appareillage est prévu pour 14h.
Là on parle de l’Everest Normand :
la raz Blanchard.
Sa réputation est pire que le raz de
Sein : 10 Nm de chahut indescriptible, bref une terreur.
Mais ce dimanche 29 juin, la chance
nous sourit : coef moyen, peu ou pas de vent dans le sens du courant,
toutes les conditions sont réunies pour que le raz rentre ses griffes et fait
le dos rond !
Effectivement, nous avons été bien
mieux traités que lors de nos trans manches précédentes : quelques petites
secousses, quelques chaudrons inoffensifs, une vitesse sur le fond qui a
atteint les 11 Kn et hop en quelques heures le raz est derrière nous.
A son approche, nous voyons à quelques milles la centrale de Flamanville toute proche.
Le port à la tombée de la nuit
Lundi 30 juin
Les pontons d’accueil sont un peu
secoués la nuit, il a fallu intervenir plusieurs fois pour atténuer les
grincements…
Nous faisons un point pour les jours suivants : pas de vent avant jeudi.
Fermez le ban, on attendra un peu, raz le bol du moteur ! (mais je l’aime bien, ce fidèle bourrin)
Dans l’après-midi, le travelift met
un Biloup 10.20m à l’eau, j’en profite pour discuter avec le propriétaire :
Il venait de vivre une bien mauvaise
expérience : il a tossé durement à l’entrée du port sur un banc de sable,
la hauteur d’eau étant insuffisante. Pendant une heure le bateau a tapé.
La SNSM l’a sorti de là et il a
gruter son bateau pour évaluer les dégâts. Seul le bas du safran est fissuré,
il peut reprendre la mer vers Carteret pour réparer.
Solide les biloups !
La raison de son échouage est un grand classique : une contrainte (besoin d’un médicament avant la fermeture de la pharmacie) entraine une prise de risque (marée juste) et finit par un gros problème…
L’entrée de Dielette reste piégeuse
car les infos des cartes sont obsolètes : l’entrée du port s’est ensablé d’un
mètre cette année.
Je l’avais vu sur un Avurnav à la capitainerie de Cherbourg et j’ai eu confirmation au téléphone par la capitainerie de Dielette (j’appelle souvent pour confirmer qu’il y a de la place pour une escale)
Le soir à la basse mer, je vais au
bout de la digue pour voir la position précise du banc de sable, mais les coefs
ont diminué et il ne découvre pas.
Les murs des jetées sont creux et percés de trous pour atténuer la houle
Mardi 1er juillet
Je fais le ménage sur mon bloc note,
la réflexion et les calculs sont les composantes d’une navigation dans le coin :
tout le contraire des vacances !
Une petite rando dans l’arrière-pays,
retour par la côte est programmée pendant l’après-midi pas trop chaude.
Le chemin s’enfonce dans les bocages
Normands.
Un peu de chemins, un peu (beaucoup)
de bitume mais heureusement sans circulation.
J’arrive au chemin de douanier pour revenir vers le port.
Le chemin circule au bord d'une falaise
Mercredi 2 juillet
Journée de transition sans vent et
sans courage !
Jeudi 3 juillet
Départ pour Guernesey 30Nm de
navigation dont 3 heures à la voile et le reste voile + moteur (il ne fallait
pas perdre de temps avant la renverse du courant)
Le vent prévu n’est pas là…
Samedi 5 juillet
Départ 5h du matin, il ne faut pas
trainer, il y a du 6 à 7 Beaufort qui va nous talonner tout le long de la
route.
Lors de l’élaboration de la route,
un vent d’ouest nous permet de rester sur la droite de la route de fond pour s’en
éloigner dans la première partie du trajet.
Dans la seconde partie, le courant
de marée va nous rebalancer de l’autre côté de la route de fond vers le
dangereux plateau des Minquiers, mais l’éloignement de la première partie va
permettre de le passer dans la deuxième partie.
Ça, c’est la théorie.
A 6h du mat, je constate que le vent
n’est pas à l’ouest mais au sud-ouest et qu’au lieu de s’éloigner vers la
droite de la route de fond, je la déborde vers la gauche.
Le vent de 4 à 5 B n’est que de 2 à 3 B, la vitesse attendue de 5 Kn n’est que de 3 Kn au pré serré.
Il faut décider vite : cap sur
Jersey pour se mettre à l’abri.
Pendant la route le vent monte a
4/5B comme prévu le vent s’oriente un peu mieux mais nous n’avons pas pu
prendre nos distances pour parer des Minquiers.
Nous arrivons finalement à Saint
Hellier, port de Jersey vers 12h45.
Dans l’après-midi, à l’abri du port
on sentait un peu les grosses rafales…
El condor passa à 35 Kn, vaut mieux ne pas être dans sa trajectoire…
Jersey a développé le concept de l’ancre
aérienne : plus d’ancre souillée par la vase, elles sont désormais propres
et séchées à l’air marin.
Il faudra néanmoins vérifier la bonne
tenue du filet d’air.
L’entrée de la marina comporte un
seuil afin de garantir environ 2m d’eau dans le bassin : sur la photo ci-dessus, on peut
aisément constater que ça ne passe pas !
Pour les étourdis, un système de feux
indique si on peut ou pas passer ! la hauteur d’eau y est indiquée
également.
Mon pèpére est bien à l’abri pour
les 3 jours de coups de vent à venir
A jersey le bateau-bus est un bateau
et un bus !
Saint Hellier est une ville moderne
ou les banques côtoient les bijouteries.
Un petit air de paradis fiscal. Mais
dès qu’on en sort, c’est une campagne plutôt jolie qu’on découvre loin du bruit
et de la fureur.