Mardi 3 juin
Le sort s’acharne sur nos pauvres
personnes !
La météo évolue mais pas vraiment
dans le bon sens : les dépressions se suivent et se ressemblent en mer d’Irlande.
Le mois de juin, idéal pour la
croisière est parsemé de Beau, Fort coup de vent.
Des trous de souris s’intercalent et
laissent croire qu’une traversée paisible est possible, mais au fond du trou se
cache une houle qui n’a pas envie de se calmer tout de suite, elle fait le gros
dos dans l’espoir de secouer les imprudents qui oseraient la braver.
Nos voisins Suisse hésitent eux aussi, ils pensent pouvoir passer assez vite dans le trou, ils ont un voilier de 12m rapide et marin mais sont bien conscient qu’ils vont se faire un peu chahutés !
C’est la météo qui décide, l’Irlande
est mise au piquet pour son manque de compassion, nous remonterons la
Cornouaille vers le Nord Est.
Deux petites étapes : Fowey puis
un abri protégé pour laisser passer la colère d’Eole : Plymouth.
Mercredi 4 juin
En route vers Fowey : On largue
les amarres dan un petit vent d’ouest.
Il y a 20 Nm à faire dans un vent
W-SW, un petit périple qui devrait être tranquille, mais…..
Nous avions fait un point météo
précis la veille, le temps était calme, vent de 2 ou 3 B, les clignotants au
vert.
Après 2 h de nav, je refais un point
météo sur le site Météo Consult et je constate que, sans même m’en rendre
compte, je navigue dans une tempête de 43 Kn (80 km/h environ) en rafale !
Bigre, je suis au moteur dans la
pétole. Ce n’est plus un écart, ni même un grand écart, c’est un giga écart
entre la prévision et la réalité !
Ce truc nous stresse !
Est-ce un phénomène météo
local ? on ne sait pas trop, est-ce que ça va nous tomber dessus ?
Dans le doute on prépare le bateau et l’équipage dans cette éventualité.
Le voyage se poursuit toujours dans
un vent arrière évanescent quand, après une vague secouante, le pilote se met à
délirer et partir dans tous les sens !
Je reprends la barre coupe et remets
le pilote : rien n’y fait, il est devenu fou.
Mais c’est une folie que j’ai connu
par le passé et qui a trouvé sa solution en la présence d’un rasoir électrique
dans le coffre tribord avant du bateau, là ou est planqué le compas magnétique
du pilote électrique.
Il n’y a rien de magnétique dans le
coffre pourtant, j’y fais attention.
En descendant dans le carré, je vous
mon enceinte Sony qui était tombée sur le coussin de la banquette juste
au-dessus du compas : Euréka, sitôt enlevé de là le pilote retrouve ses
esprits ! OUF !!!
2 coups de Jarnac en 20 milles, ça
commence à faire. On arrive finalement à Fowe sans encombre et on s’amarre sur
un ponton au milieu de la rivière.
Jeudi 5 juin
Après une nuit un peu agitée (la houle entre dans le port) et un petit déjeuner avalé, je gonfle l’annexe (sur le ponton, quel luxe) et je pars faire une petite excursion en ville.
L’endroit est très touristique, les
rue sont très étroites, l’ensemble plutôt charmant.
Ma GO m’ayant vivement recommandé la
visite de l’aquarium de Fowey je me présente à l’entrée du site.
Un homme en mode pêcheur m’accueil
et m’emmène dans son antre.
Nous sommes entre le vivier de la
grosse poissonnerie et l’aquarium de l’amateur éclairé.
Les poissons et crustacés présentés
sont tous locaux, pas d’exotisme de mise.
Une pièce carrée entouré d’abreuvoir
à ruminant avec au-dessus un mur d’aquariums successifs.
L’ensemble est étonnant, presque bricolé,
il y a même des canards en plastiques qui flottent sur les abreuvoirs !
L’accueil est charmant et notre
pécheur est très motivé : il essaie de m’expliquer quels sont les poissons
présents mais l’un et l’autres n’avons pas vraiment le vocabulaire piscicole Français/Anglais pour ça.
Cette visite valait le coût, ne
serait-ce que par son côté pittoresque et décalé !
Vendredi 6 juin
Nous quittons notre ponton vers
9h30, direction Plymouth.
Le vent vient de l’arrière mais il
souffle bien entre 4 et 5 Beaufort.
Du coup, nous tirons des bords de grand largue avec une vitesse entre 4 et 5 Kn.
Le trajet se passe tranquillement sous voile, toujours avec une mer de l’arrière qui secoue un peu le frêle esquif.
Nous croisons une frégate de la
Royal Navy, étant à la voile, je décide être prioritaire mais comme il ne
semblait pas d’accord, nous empannons vite fait pour passer derrière lui.
La marine Anglaise n’est plus ce qu’elle était !
A l’approche de Plymouth, le vent forcit et la mer se creuse un peu, après le brise-lame en plein milieu de la baie, la mer se calme bien et nous pouvons préparer l’amarrage un peu à l’avance afin d’avoir l’attention disponible dans le port.
J’avais téléphoné la veille au port
Plymouth Yacht Haven pour réserver une place, en arrivant, le maitre de port m’indique
la place à la VHF.
Bon c’est le port le plus cher du
monde (50 £ par nuit) mais il y a une baignoire dans les sanitaires !
Samedi 7 juin
Dans l’après-midi, après que les
averses se soient un peu calmées, nous prenons la navette pour le centre-ville
de Plymouth.
Le quartier de Barbicante est animé
avec un pub tous les 20m , Plymouth est une grande ville un peu austère…
Dimanche 8 juin
Nous larguons les amarres peu après
13h pour notre plus courte navigation : 8.25 Nm vers River Yealm.
La traversée se fera sous génois +
moteur avec un faible vent arrière.
Arrivé vers 15h30, nous croisons la
sympathique Harbour Master qui nous donne des N° de Bouée pour s’amarrer.
Nous remontons la rivière
tranquillement au milieu d’un nuage de corps morts et de bateaux en tout genre,
mais point de bouée PM2 ou PM3…
Nous faisons demi-tour et recroisons
notre toujours sympathique Harbour Master, nous lui expliquons que nous n’avons
pas trouvé les bouées, elle nous montre une bouée juste devant nous :
mettez-vous là !
Lundi 9 juin
Une petite balade de 10 kms est
programmée aujourd’hui, le temps est plutôt menaçant mais nous n’avons pas eu
de pluie.
Le débarquement est lié au courant
dans la rivière : il faut y aller avant 11h et être revenu avant 17h au
risque de ne pas pouvoir avancer dans la bonne direction a cause des courants
assez forts dans la rivière !
Mardi 10 juin
Nous mettons le cap vers Salcombe,
situé à 18 Nm
Le vent est de la partie 3/a
arrière, nous prenons un ris et le génois n’est que partiellement
déroulé : il y a de belle rafale qui propulse le bateau à bonne vitesse.
Le vent diminuera un peu et la mer
sera plus présente vers la fin, mais globalement ce fut une nav sympa ou il
faisait un temps correct en mer alors que la terre était sous un crachin so
british !
Nous sommes sur bouée proche du
ponton de débarquement mais toujours avec un courant de rivière assez fort.
Il y a le taxi harbourg qui fait des allers-retours bateau rivage pour 1£ 50, du coup l’annexe restera pliée sous la bôme.
Je vais en ville en fin d’après midi
pour quelques courses et une petite reconnaissance, c’est un petit village qui
a un musée gratuit ! et une superette, mais quand même de nombreux pubs et
restos.
Mercredi 11 juin
Le lendemain matin, il tombe des
cordes toute la matinée !
L’après-midi, ça se calme, nous
visitons la ville et le musée : c’est une accumulation hétéroclite de tout
ce qui touche la ville et la mer à diverses époques, comme dans une brocante,
il faut chercher pour dénicher les pièces, textes ou photos intéressantes.
De quoi y passer quelques heures…
La météo n’étant pas trop clémente (25 à 30 Kn), nous décidons de rester une nuit de plus à Salcombe.
Jeudi 12 juin
Je pars en rando « Komott » vers les méandres intérieurs de la rivière.
La nuit du 12 au 13 va être pénible : de fortes rafales, une houle qui fait rouler le bateau. Je me lève en pleine nuit pour doubler l’amarre : celle en place grince et gémit horriblement a tel point que je me demande si elle va tenir!
Vendredi 13 juin
Le vent est totalement tombé et le
soleil brille
Nous appareillons vers 8h direction
Dartmouth
Dartmouth est un port avec une
myriade de bateaux au mouillage, c’est une densité que nous ne connaissons pas
en France.
J’essaie une petite balade à vélo
mais cette région n’est vraiment pas accueillante pour les 2 roues : pas
de piste cyclable, route étroite et sans visibilité, les voitures nous passent
au ras…
Samedi 14 juin
Nous prenons le ferry pour aller en
ville, de l’autre côté de la rivière.
Dartmouth est une petite ville
sympa, la Marina est très chère avec un portail en inox polie comme un miroir
et des sanitaires de luxe.
Pour le prix, j’aurais aimé des murs
en marbre et des robinet plaqué or !
Dimanche 15 juin
Je fais le plein d’eau et nous
partons vers 9h30 en direction de Brixham.
Le trajet nous fait tirer des bords
de grand largue son génois seul, le vent souffle bien, la vitesse est bonne.
Nous entrons dans le port et je
tente d’appeler le concil harbour mais ça ne répond pas.
Ayant repéré les lieux avant, je me dirige vers le ponton municipal mais des panneaux nous demandent de pas s’amarrer, du coup, en attendant d’avoir un contact pour savoir où aller, je m’amarre au ponton d’honneur !
Je vais au bureau du port qui me dise que je peux y rester, c’est même moins cher (pas d’eau ni électricité).
Me voilà membre d'honneur de Brixham! ☺
Brixham : les chiens sont les
bienvenues, les enfants sont admis 😊
Lundi 16 juin
La veille au soir, une recherche sur
Komott m’a permis de préparer une petite balade de 15 kms dans le coin.
Claire déclare forfait pour une partie
de cette balade car il y a dans sa deuxième portion, un dénivelé pas piqué des
hannetons !
Elle coupera le trajet à mi-parcours.
En fait, la grimpette redoutée était
plutôt facile : longue mais régulière et le terrain était bien praticable.
Mais la descente juste avant, c’était
l’enfer ! : une descente pentue comme un escalier, mais sans les marches !
juste des cailloux et de la terre. Les genoux ont apprécié !
Parti vers 10h, je reviens au bateau
vers 13h30 bien crevé !
S’en suit une séquence course à la
superette du coin et un plein de gazole des jerricans du bateau.
Pendant le plein du Jerrican, je
m’aperçois que le GO est rouge, du fioul quoi !
En Angleterre, les bateaux peuvent
faire le plein au rouge, je demande du coup le ticket de caisse que j’ai
scotché dans le livre de bord car le réservoir du bateau est translucide et va
être teinté pour un moment !
Mardi 17 juin
J’étudie soigneusement le trajet du
lendemain : une petite balade de 10 Nm vers l’mbouchure d’une rivière qui
s’appelle la Teign, et la ville autour Teignmouth.
Les courants sont violents dans la
rivière et il convient d’arriver un peu avant la Pleine mer.
Le départ de Brixham se fait vers
midi, la nav est très agréable, le vent qui devait être absent souffle à 4B par
le travers arrière, nous avançons bien sous génois seul à 4 ou 5 Kn ce qui est
déjà trop rapide par rapport aux projections.
2 heures avant d’arriver, je me remets en tête les heures de marée et là, PIM dans la face, j’ai lu HW au lieu de LW : on arrive en fin de marée basse et trop tôt donc courant fort de face ! tout faux, le marin d’eau douce.
Nous allons donc rentrer à basse mer
et je ralenti le bateau pour ne pas arriver trop tôt…
Heureusement la mer est d’huile et le soleil brille !
Nous arrivons finalement 1h avant la
BM, le courant de face est aisément maitrisé.
L’entrée
de la rivière : falaise d’un côté, plage de l’autre.
Y’a pas que Harry Potter dans le coin !
Malgré des jours de semaine, il y a du monde sur les plages et dans les bars, ambiance sympa et détendue dans cette station.
Nous partons faire une balade "Komottienne" qui sera abrégée : une première partie entre un mur végétal et un mur de
béton avec parfois des barbelés et une deuxième partie le long d’une national
bondée sur un petit trottoir…
Nous nous sommes repliés vers le
bord de mer, entre les rails de chemin de fer et la plage.
Teignmouth est une cité balnéaire avec des similitudes avec les plages du nord sauf le sable rouge.
Il y a toujours une activité
débordante dans les ports Anglais, bronzette, lecture, baignade, paddle, aviron,
apero…
Jeudi 19 juin
Nous mettons en route vers 6h15 le
matin pour une longue étape qui se fera au moteur, faute de vent.
Direction Bridport, petit port avec
un ponton visiteur dans l’avant-port.
Je suis un peu septique sur ce
ponton car la météo prévoit un vent d’est / sud-est qui va rentrer avec sa
petite houle dans le port.
Eoceanic précise que le port peut
proposer une place dans l’arrière port si le temps le nécessite.
Adieu
Teignmouth
Nous longeons un élevage de moule
sur plus de 3 kms.
Nous sommes sur un ponton réalisé
avec des cubes plastiques assemblées.
Le ponton épouse les courbures de la houle, ce qui
rend la marche dessus très « chaloupeuse »
Le soir venue, une jolie photo avec une belle lumière avant de passer une nuit… AGITEE
Vendredi 20 juin
Le lendemain matin, nous refaisons
le point météo pour envisager la traversée : du 5 à 6B sur plusieurs
jours, il nous faut rester sur place car Portland est juste hors de prix !
Le capitaine du port nous propose
une place a l’entré du port intérieur, contre un quai en bois incliné et une échelle de
fer.
Nous déclinons l’offre : peu d’avantage
a être là, peut-être un peu moins secoué ?
Finalement, la nuit suivante
promettant d’être encore agitée, nous décidons de retourner le bateau, étrave
face aux vagues et de le reculer vers le fond du port.
En me promenant dans le port, je
découvre une ancienne voie ferrée transformé en balade (presque) plate !
Ce sera la balade à vélo du lendemain !
Le soir on se fait un petit fish and chips sur le port en se disant que le retour en France approche !
J’ai dormi comme un loir, le cerveau
à déconnecté le son et le mouvement du bateau toute la nuit !
Samedi 21 juin
Je prends mon vélo et roule jusqu’à
la ville de Bridport. Il y a un marché aux puces et beaucoup de monde en ville.
J'en profite pour faire des course au supermarché.
Dans l’après-midi nous nous rendons
de nouveau à Bridport pour un concert de musique classique.
Après une heure de marche dans la
chaleur, nous arrivons les premiers, mais vraiment les premiers et très en
avance : le concert, c’est dimanche !
Etant le coupable de cette erreur,
je paie mon coup au bistrot du coin !
Et nous rentrons toujours sous la
cagnat !
Rentré au bateau, nous refaisons un
point : 2 options : départ cette nuit mais avec une arrivée musclée
F6 ou mercredi mais pas de vent…
Entre les deux c’est des avis de
grand frais à coup de vent !
Cette nuit c'est juste: du vent quand même et encore de la fatigue de la nuit quasi blanche d'il y a 2 jours (on a plus 20 ans 😒)
Dimanche 22 juin
En
prévision de notre traversée mardi soir et mercredi, je pars en ville et en
vélo faire le plein d’un jerrican de 10l de Gazole.
Le
jerrican rentre tout juste dans mon sac à dos.
Finalement
ce n’est pas trop contraignant de le porter sur le dos en vélo (et c’est du plat
en plus !)
L’après-midi
nous assistons (enfin ) au concert de l’orchestre de Bridland : 35 musiciens pour
40 spectateurs, un peu dommage, le concert était tout à fait correct.
A la
suite de celui-ci, les musiciens ont invité le public à boire une tasse de thé
avec petits gâteaux, c’était sympa.
Les
gâteaux d’après le concert sont une tradition, ce sont les musiciens qui les
amènent : no cake, no play !
Lundi 23 juin
Journée d’attente pendant le coup de
vent : coincé au fond de la baie, nous patientons. La fenêtre est de mardi
20h à jeudi 5h pour traverser avec un peu de vent au début et rien après.
Nous avons choisi West Bay pour
attendre : nous sommes bien secoués par moment au ponton mais portland
nous aurait couté très cher environ 250£ soit 300€.
L'équipe harbour master est sympa et il y a
même une douche et un wc disponible !
Mardi 24 juin
Je remets une vingtaine de litres d’eau
dans le réservoir pour ne pas tomber en rade pendant la traversée.
La bouteille de gaz a eu la bonne
idée d’être vide à midi, ce qui évite son changement acrobatique en cours de
navigation.
Vers 20h on se prépare à partir mais
il y a de fortes rafales en travers du bateau.
Je prends l’anémomètre pour prendre la vitesse du vent sur la jetée du port, le temps d’arriver sur cette jetée, le vent était tombé ! retour au bateau et on quitte dare-dare le port avant une reprise éventuelle de nouvelles rafales.
La première demi-heure se passe au
moteur dans une mer agitée, pas glop ! je vois déjà une traversée complète
sous le doux ronronnement de la babasse a la si douce sonorité de chalutier du
19 ieme siècles !
Le vent se lève enfin vers 21h, nous
déroulons le génois et c’est parti a 5 / 6 Kn, porté par le courant.
Dans la nuit le vent faiblira et
nous revoilà au moteur.
Mercredi 25 juin
Nous traversons les rails sans
encombre le mercredi matin malgré la densité du trafic.
Revenons au moteur, Il fonctionnera jusqu’à l’arrivée sans faiblir et sous charge élevée vers la fin de voyage afin de contrer le courant, le tout avec un appétit de chameau !
Parlons en de ce courant : à 16Nm
de Cherbourg la vitesse du bateau devient nul après 2 heures de décroissance.
Les deux heures suivantes seront un
combat afin de ne pas trop reculer, mais nous avons fait jusqu’à 1 Kn en marche
arrière et perdu 3Nm
Puis, le courant faiblissant, après 80 Nm, nous
rentrons enfin dans l’immense rade de Cherbourg pour finalement s’amarrer au
port de Chantereyne. Il est 21 heures.
Bien crevé après une nuit blanche
(alors que c’était une nuit sans lune…)
La partie ouest de la jetée centrale vue de l’entrée ouest (vous suivez toujours?)
Lors de l’enregistrement à la
capitainerie du port il y a eu une confusion avec le nom du bateau, la dame de
l’accueil me dit, mais vous avez déjà un
contrat annuel chez nous ? Tanteal, un Biloup !
Je venais juste en fait de retrouver la trace de mon ancien bateau 😊
Rendez-vous sur la page suivante: De Cherbourg à Morlaix
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