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Vers Roscoff
Mardi 13 mai
A 9 heure je suis sur le quai de la
Gare de Ponthierry, il est désert, c’est un peu normal j’ai une demi-heure
d’avance.
J’ai un peu surestimé mon temps de trajet depuis la maison avec mon énorme sac posé et ficelé sur un diable pliant… ah oui, ça descend tout le temps jusqu’à la gare !
Le train arrive, je monte, il y a
trois changements avec des acrobaties de sacs à bout de bras dans les
tourniquets aux correspondances.
J’ai de la chance ma voisine a chanté les louanges de Jésus pendant tout le trajet, la rame est bénite 😊
Re attente à Montparnasse, dans le TGV, mon voisin est courtois mais il a passé le voyage à marmonner dans un dialecte sans doute connu que de lui en dessinant dans l’espace des signes cabalistiques avec son doigt.
Les trains étaient à l’heure, pas
mécontent d’être arrivé à Lorient !
Le bateau est là, rien n’a bougé, mon voisin est en balade et un autre voilier a pris sa place.
Je réarme le bateau : Annexe
sanglée sur le roof, panneau solaire et Régulateur en place.
Je place également les bouées Silzig
et Couronne avec son feu.
Mercredi 14 mai
Le lendemain, je monte au mat pour
installer la nouvelle girouette, l’autre s’étant envolée…
Comme toujours une opération simple
comme fixer un boulon se transforme toujours en galère quand tu es en haut du
mat !
Une demi-heure dans une chaleur étouffante à gesticuler dans son harnais pour fixer une malheureuse girouette ! c’est le tarif habituel.
Pour continuer dans les galères, je
prends mon vélo Strida pour aller faire quelques courses.
J’avais bien vu la dernière fois que
la roue arrière était un peu voilée.
Mais là ça s’empire il y a des
claquements et des frottements du disque de frein.
Je m’arrête je retourne le vélo et
là cata : 4 rayons de cassé.
Les pièces sont à commander aux Pays
Bas, je cogite une solution d’envoi dans un futur port de passage mais je me
dis qu’il y a un réparateur de vélo à Locmiquelic : je tente le coup, il
peut le faire à ma grande surprise, le strida étant totalement hors standard !
Le soir le temps est lourd, le
tonnerre gronde et quelques belles averses rafraichissent l’atmosphère.
Tiens ? il y a de l’eau au sol
du cabinet de toilette, le hublot étant ouvert, sans doute la pluie : un
petit coup d’éponge et j’oublie l’incident.
Jeudi 15 mai 2025
Je pars me balader à Lorient en
attendant de récupérer mon vélo, en prenant un petit café en terrasse, je
reçois le SMS du réparateur, le vélo est prêt.
Je reprends le bateau navette et
récupère le vélo : c’est nickel !
Il est midi, je rentre au bateau…
Tiens ? il y a de l’eau au sol
dans le cabinet de toilette, pourtant il n’a pas plu…
Les emmerdes volent en escadrilles à
ce qu’on dit : les toilettes fuient, ça goutte sous le groupe broyeur et
alimentation en eau : c’est la cacacata !
C’est parti pour un démontage comme
on les aime !
Il semble que le joint spi coté
alimentation eau de mer est fuyard…
Je nettoie, bourre de graisse
silicone et je le replace. De toute façon je n’ai pas de joint d’avance.
Ayant constaté un reflux dans les
WC, je profite du démontage pour contrôler le clapet anti retour vers la boite
à caca : il est très encrassé par une épaisse couche de tartre en 2
ans !
Du coup, je démonte le clapet, le
coude, le tuyau et détartre le tout, ce n’était pas du luxe.
Je remonte le tout, pour l’instant
ça ne fuit pas, le WC force moins à l’utilisation il a retrouvé sa fluidité…
Là je me demande si la liste des
emmerdes va continuer avant même de démarrer ?
Je me dis aussi qu’il vaut mieux que
ça arrive à Lorient que dans la pampa !
Bref, positivons !
Le reste de l’après-midi sera
consacré aux pleins de Gazole et d’eau.
Vendredi 16 mai
Départ vers Loctudy
C’est parti pour 36NM, les amarres
sont larguées à 7h.
C’est du vent de face jusqu’à la
dernière bouée rouge du chenal ouest puis j’abats pour pendre le cap.
Le vent est faible, puis à la pointe
du talus il est à 4, 5Kn, je n’avance plus et mets le moteur qui restera
jusqu’à Loctudy.
Arrivée à 16h30, c’est cool de
naviguer hors saison, il y a plein de place !
Samedi 17 mai
Départ vers Audierne
Le vent est faible, le soleil
brille.
La traversée se fera principalement
au moteur, quelques périodes de vent, bien courtes hélas, m’ont permis de faire
un peu de voile.
Sur le trajet, je contact le port
d’Audierne qui m’accorde une place sur un rare ponton plutôt qu’en bout de
quai : bien plus facile en amarrage en solo. Sympa !
J’arrive vers 18h30 avec une
hésitation qui m’a fait faire un rond dans l’eau (en frôlant l’échouage, y’a
pas d’eau dans ce port !) : la place 43 que m’a donné le capitaine du
port n’existe pas, ça s’arrête au 41, elle est vide, je m’y installe.
Plus tard le capitaine du port me
dit, ah oui, ça s’arrête au 41 !
Je pense faire une pause mais après
une nuit tranquille, je consulte la météo et les marées ; il faut partir,
le lendemain les conditions me feront arriver très tard…
Dimanche 18 mai
Départ vers Camaret à 10h30.
Beau temps, vent faible instable en
force et en direction, rien à voir avec les prévisions.
La pointe du raz est passé par mer
plate, tranquille…
Au bout de 9 heures de route dont 7
heures de moteur j’entre à Camaret et je m’amarre dans le port Vauban, célèbre
pour ses toilettes en sous-sol et sa fameuse tour Vauban dont le dessus se visite.
Lundi 19 mai
Après lecture météo, j’envisage des rester une journée à Camaret puis aller à Brest pour repartir jeudi, ou les vents seront plus favorables.
Du coup petites balades à vélo vers
les alignements (ce qu’il en reste) de Lagatjar, le manoir de Saint Pol Roux,
le musée de la bataille de l’atlantique et la pointe de Pen Hir avec ses tas de
Pois grandioses !
les alignements de Lagatjar |
Après |
Le musée |
Une pointe et des tas |
Mardi 20 mai
J’avais bien envie d’aller à Brest
en bateau et m’amarrer au port du Château.
A La réflexion, ce n’est pas une
super idée car ça porte la distance pour l’Aber Wrach à 47 Nautiques au lieu de
36 Kn a réaliser sur une marée : la fin risque d’être à contre-courant.
Ce sera donc le bus l’objet de mon
choix.
L’aller-retour en bus est plutôt
agréable le paysage défile et c’est plutôt sympa !
Arrivé a Brest je passe à la FNAC
pour acheter un petit appareil photo étanche, mon téléphone commençant à être
en fin de vie, il refuse de faire une mise au point qui serait pourtant bien
nécessaire (à la qualité de l’image)
Le centre-ville de Brest est un
grand chantier de tramway !
Mercredi 21 mai
Il pleut, il fait un peu froid sous
le vent du nord.
J’essaie mon nouveau jouet, fais quelques courses et j’attends le zodiac du port pour me déhaler du ponton ou je suis plaqué par le vent pour me mettre de l’autre côté sinon demain, pas de départ serein…
A 14h je suis positionné avec l’aide
de la capitainerie prêt pour le départ matinal du lendemain.
L’après-midi, le soleil étant revenu
malgré un vent frais du nord, je pars en vélo visiter un cimetière de bateau à Rostellec, près de l’ile longue.
Le cimetière est devant l’ancien chantier naval de d’Auguste Tertu, célèbre constructeur de bateau bois traditionnel local (jusqu'à 40m de long).
Jeudi 22 mai
Je largue les amarres à 6h40, le
soleil se lève il fait encore frais dans ma grosse polaire et ma veste légère.
A 9h je passe la pointe Saint
Mathieu, j’ai une demi-heure de retard sur mon tableau d’avance, normale la renverse
n’a pas encore eu lieu, je me traine à 3 Kn contre un courant faible.
Après la pointe Saint Mathieu je mets le cap vers le nord pour emprunter le chenal du four, le vent est pile en face,
au moteur ma vitesse progresse doucement au fur et à mesure que la marée prend
de la puissance.
Je me retrouve entre 5 et 6 Kn,
toujours au moteur, je comble mon retard et entame une avance bienvenue.
Vers 11 h, je coupe le fromage pour
gagner du temps et être suffisamment au près pour passer sous voile (le vent
tourne à l’ouest), je file à 5-5.5 Kn.
Vers 13h ma route s’incurve vers
l’est, vent arrière, le courant prédomine par rapport au vent, du coup, les
voiles battent violemment, d’autant plus que depuis un moment la mer est bien
agitée…
Je roule le foc, bloc la GV et c’est
reparti au moteur jusqu’au port.
Arrivé à l’Aberwrach à 15h (1/2
heure d’avance !) on m’attribue une place au ponton, super pour
demain !
Petit tour dans le coin en
vélo : l’abbaye Notre dame des Anges est fermée, je passe à côté d’un
charmant lavoir : le lavoir de la Baie des Anges en allant chercher le
pain.
Vendredi 23 mai
J’avais prévu de partir vers 9 h
mais étant debout à 6h30, je quitte le ponton à 8h30
Soleil, vent du nord faible mais
froid, c’est le même régime que la veille.
Je prends le chenal principal en ignorant le chenal de la Malouine, ce qui a dû me faire perdre ¾ d’heure ??? Y’a des claques qui se perdent ! 😊
Je vire la bouée Dibender pour prendre le bon cap. Pas de vent, courant contre jusqu’à 10h environ, Le bon vieux diesel ronronne.
Je passe entre l’Ile de Batz et la
côte, ce qui est infiniment plus complexe que le chenal de la Malouine… Va
comprendre !
Il va ronronner jusqu’à 16h15, heure d’arrivée, les jours se suivent et se ressemblent…
J’amarre le bateau et les formalités
effectuées, je regarde la météo pour les jours qui viennent : un avis de
grand frais se dessine à l’horizon, on est pas parti !
Dans
tes volutes empestées
Laisse
les pontons de Pen Mané
Ce
bon diesel valeureux
Me traine
jusqu’à Audierne.
ça ne
me rend pas joyeux
A la
voile sans vent à grand peine
A Roscoff,
première destinée
Je n’y serais pas arrivé;
Samedi 24 mai
La grasse mat’ est à la une ce
matin, pas de départ matinal avec la marée.
Claire vient en voiture apporter des affaires, Faire les courses d’avitaillement au super marché et discuter du programme. Enfin tout ça après avoir trouvée un voisin compatissant pour changer son pneu crevé !
On discute du programme en dégustant
une pizza : la météo sera à suivre de prés mais sans doute pas de départ
avant vendredi.
Même jeudi, si ça se calme un peu il
reste une houle résiduelle de plus de 2m et 25 Kn de vent…
Claire retour au village et moi je
pars me balader en vélo à Roscoff ou je repère une laverie puis à Saint Pol de
Léon ou je me procure des gants de travail pour manipuler la chaine du
mouillage.
Je repasse par le centre, un pain au
chocolat, une photo et retour au bercail sous un petit crachin breton.
Dimanche 25 mai
La matinée se déroule tranquillement
entre le rangement, la lecture et la musique.
Dans l’après-midi, c’est la fête du
lin à Roscoff :
Au programme :
des danses anciennes en costume
Des ateliers de vannerie, des jeux d’époque, des stands alimentaires locaux
Une démonstration de déchargement à quai à partir d’un bateau
Lundi 26 mai
Il pleut par intermittence, du vent,
des courses, une petite balade dans le coin, des discussions avec mon voisin de
ponton…
Mardi 27 mai
Le vent souffle Force 7 aujourd’hui sur le port, la mer est mal rangée en mer, la pluie tombe à l’horizontal lors des rafales, bref un temps à rester au fond du carré.
J’ai le temps de décrire mes modes
de navigation, de choix d’escale et de prise de météo :
-
Navigation
J’utilise 3 systèmes indépendants de
navigation pour l’occasion :
1) Un GPS traceur Advensea avec une cartographie C-MAP.
Le Le GPS est couplé à la VHF afin de recevoir les informations AIS : l’AIS permet de visualiser sur l’écran du GPS les navires en route autour de soi, leur vitesse et leur Cap, on peut activer des alarmes de risque de collision ou des alarmes de proximité.
Le GPS peut être installé à la table
à carte ou dans le cockpit sous la capote au choix.
Avantages : système intégré au
bateau, étanche et fiable, infos AIS, facile d’utilisation
Inconvénients : pas de mise à jour
des cartes marines, pas d'intégration de fichiers vent et routage
1)
Une tablette durcie (étanche et résistante aux
chocs) avec les logiciels SailGrib et la cartographie Navionics (devenue
Garmin)
Ces 2 logiciels permettent d’avoir
la cartographie des lieux, de créer des routes, de télécharger des fichiers
Grib (maillage de vecteur vent sur une zone définie), d’avoir les courants et
de pouvoir faire des routages (route recommandée en fonction des vents, des
courants et des heures de départ)
Avantages : Système complet
de navigation, carte mise à jour, système mobile.
Inconvénients : Connexion internet (pour les fichiers Grib uniquement, le reste est en mémoire), à recharger régulièrement (10h d’autonomie), risque de chute ou de perte à la mer. Pas d'intégration AIS
Ce ne sont que des outils d’aide
à la décision : il faut prendre ces informations avec du recul : l’état
de la mer n’est pas pris en compte dans cette projection, les capacités du
bateau sont définies par des polaires de vitesse approchées qui ne tiennent pas
en compte l’état du bateau et de l’équipage.
1)
La bonne vieille carte marine, le rapporteur
breton et le compas de relèvement : j’ai commencé avec ça, ça ne tombe pas
en panne, ce n’est pas dépendant d’un système GPS qui peut être à tout moment
en panne, arrêté ou dégradé…
On parle d’arrêter l’édition des cartes
marines papier…. Bien dommage !
- Les choix d’escale :
J’utilise le bloc marine et le
REEDS pour la partie Anglaise et Irlandaise.
Ces almanachs donnent toutes les infos utiles pour les atterrissages, les ports, les marées, les phares, les dangers….
En compléments, des sites internet
complètent les données des ports et des mouillages :
Eoceanic est une source précieuse
pour l’Irlande : très complet !
Navily décrit les mouillages et
les ports possibles avec des avis des plaisanciers qui l’ont pratiqué
-
La météo
J’utilise plusieurs sources que je
croise (elles peuvent être très différentes !)
Bulletin du port : météo côtière
à 3 ou 4 jours
Météo France : météo marine côtière
et au large prévisions gratuite à 48h
Météo Consult Marine : prévisions jusqu’à 15 jours en côtier
Ventusky : visualisation des vents,
des rafales, de l’état de la mer :
https://www.ventusky.com/?p=49.49;-2.99;6&l=gust
Winfinder
La météo des aéroports, propose plus
ou moins les mêmes fonctions que Ventusky :
https://fr.windfinder.com/#8/49.0307/-2.6807/spot
Navtex : le Navtex est un
système à bord qui reçoit des fax (mais sur écran) concernant les Avurnav (Avis
urgent aux navigateurs), les alertes météo et toutes infos utiles en
navigation.
Le système fonctionne par émission
radio avec pour principale intérêt de n’être pas dépendant d’une réception 4G
ou duWifi.
Dernier système ou je manque encore
de beaucoup d’expérience : lever le nez et regarder le ciel : Le
vent, les formes des nuages, le vol des oiseaux, les spécificités locales, les brises de terre, de
mer, l’avis des anciens et des vieux loups de mer…
Rando vers la pointe de Perhadiri
Petite balade pédestre en passant
par Roscoff, puis en faisant le tour de l’anse du Laber on arrive à la pointe
de Perhardiri.
Mon parcours sur Komoot est des plus
hasardeux, des chemins sont désormais interdits ou n’existent carrément plus.
Le vent est violent, la pluie
menace, je prends un chemin de traverse mais ne vais pas jusqu’au bout de la
pointe.
Le retour se fait sous un « crachin karcher (un Karchin?) » je passe par Roscoff pour faire quelques emplettes.
3 heures et 14 kms plus tard, je suis bien content de m’affaler dans le carré de Tanteal.
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