mercredi 21 mai 2025

Ballade Irlandaise: Vers Roscoff

Aller directement au Chapitre: de Roscoff à Falmouth

Aller directement au chapitre: Balade en Cornouaille


Vers Roscoff


Mardi 13 mai

A 9 heure je suis sur le quai de la Gare de Ponthierry, il est désert, c’est un peu normal j’ai une demi-heure d’avance.

J’ai un peu surestimé mon temps de trajet depuis la maison avec mon énorme sac posé et ficelé sur un diable pliant… ah oui, ça descend tout le temps jusqu’à la gare !

Le train arrive, je monte, il y a trois changements avec des acrobaties de sacs à bout de bras dans les tourniquets aux correspondances.

 J’ai de la chance ma voisine a chanté les louanges de Jésus pendant tout le trajet, la rame est bénite 😊

Re attente à Montparnasse, dans le TGV, mon voisin est courtois mais il a passé le voyage à marmonner dans un dialecte sans doute connu que de lui en dessinant dans l’espace des signes cabalistiques avec son doigt.

Les trains étaient à l’heure, pas mécontent d’être arrivé à Lorient !

 

Le bateau est là, rien n’a bougé, mon voisin est en balade et un autre voilier a pris sa place.

Je réarme le bateau : Annexe sanglée sur le roof, panneau solaire et Régulateur en place.

Je place également les bouées Silzig et Couronne avec son feu.

 

Mercredi 14 mai

Le lendemain, je monte au mat pour installer la nouvelle girouette, l’autre s’étant envolée…

Comme toujours une opération simple comme fixer un boulon se transforme toujours en galère quand tu es en haut du mat !

Une demi-heure dans une chaleur étouffante à gesticuler dans son harnais pour fixer une malheureuse girouette ! c’est le tarif habituel.

Pour continuer dans les galères, je prends mon vélo Strida pour aller faire quelques courses.

J’avais bien vu la dernière fois que la roue arrière était un peu voilée.

Mais là ça s’empire il y a des claquements et des frottements du disque de frein.

Je m’arrête je retourne le vélo et là cata : 4 rayons de cassé.

Les pièces sont à commander aux Pays Bas, je cogite une solution d’envoi dans un futur port de passage mais je me dis qu’il y a un réparateur de vélo à Locmiquelic : je tente le coup, il peut le faire à ma grande surprise, le strida étant totalement hors standard !

Le soir le temps est lourd, le tonnerre gronde et quelques belles averses rafraichissent l’atmosphère.

Tiens ? il y a de l’eau au sol du cabinet de toilette, le hublot étant ouvert, sans doute la pluie : un petit coup d’éponge et j’oublie l’incident.

 

Jeudi 15 mai 2025

Je pars me balader à Lorient en attendant de récupérer mon vélo, en prenant un petit café en terrasse, je reçois le SMS du réparateur, le vélo est prêt.

Je reprends le bateau navette et récupère le vélo : c’est nickel !

Il est midi, je rentre au bateau…

Tiens ? il y a de l’eau au sol dans le cabinet de toilette, pourtant il n’a pas plu…

Les emmerdes volent en escadrilles à ce qu’on dit : les toilettes fuient, ça goutte sous le groupe broyeur et alimentation en eau : c’est la cacacata !

C’est parti pour un démontage comme on les aime !

Il semble que le joint spi coté alimentation eau de mer est fuyard…

Je nettoie, bourre de graisse silicone et je le replace. De toute façon je n’ai pas de joint d’avance.

Ayant constaté un reflux dans les WC, je profite du démontage pour contrôler le clapet anti retour vers la boite à caca : il est très encrassé par une épaisse couche de tartre en 2 ans !

Du coup, je démonte le clapet, le coude, le tuyau et détartre le tout, ce n’était pas du luxe.

Je remonte le tout, pour l’instant ça ne fuit pas, le WC force moins à l’utilisation il a retrouvé sa fluidité…

 


Là je me demande si la liste des emmerdes va continuer avant même de démarrer ?

Je me dis aussi qu’il vaut mieux que ça arrive à Lorient que dans la pampa !

Bref, positivons !

Le reste de l’après-midi sera consacré aux pleins de Gazole et d’eau.


Vendredi 16 mai

Départ vers Loctudy

C’est parti pour 36NM, les amarres sont larguées à 7h.

C’est du vent de face jusqu’à la dernière bouée rouge du chenal ouest puis j’abats pour pendre le cap.

Le vent est faible, puis à la pointe du talus il est à 4, 5Kn, je n’avance plus et mets le moteur qui restera jusqu’à Loctudy.

                                           Le phare de la perdrix, à l’entrée du port de Loctudy

Arrivée à 16h30, c’est cool de naviguer hors saison, il y a plein de place !

Le port de Loctudy (derrière l’épave 😊)



Samedi 17 mai

Départ vers Audierne

Le vent est faible, le soleil brille.

Le Guilvinec au loin

La traversée se fera principalement au moteur, quelques périodes de vent, bien courtes hélas, m’ont permis de faire un peu de voile.

Sur le trajet, je contact le port d’Audierne qui m’accorde une place sur un rare ponton plutôt qu’en bout de quai : bien plus facile en amarrage en solo. Sympa !

L’entrée du port : bien suivre les alignements sous peine de d’échouer (de PM-2 à PM+2)

 

J’arrive vers 18h30 avec une hésitation qui m’a fait faire un rond dans l’eau (en frôlant l’échouage, y’a pas d’eau dans ce port !) : la place 43 que m’a donné le capitaine du port n’existe pas, ça s’arrête au 41, elle est vide, je m’y installe.

Plus tard le capitaine du port me dit, ah oui, ça s’arrête au 41 !

Je pense faire une pause mais après une nuit tranquille, je consulte la météo et les marées ; il faut partir, le lendemain les conditions me feront arriver très tard…

Un parc Tropical à Audierne

 

Dimanche 18 mai

Départ vers Camaret à 10h30.

Beau temps, vent faible instable en force et en direction, rien à voir avec les prévisions.

Le Stellantis, une vieille connaissance de la rade de Lorient

La pointe du raz est passé par mer plate, tranquille…

Le phare de la vieille, sous le soleil et la mer plate.

Le tas de pois vue de la mer 

Au bout de 9 heures de route dont 7 heures de moteur j’entre à Camaret et je m’amarre dans le port Vauban, célèbre pour ses toilettes en sous-sol et sa fameuse tour Vauban dont le dessus se visite.


Lundi 19 mai

Après lecture météo, j’envisage des rester une journée à Camaret puis aller à Brest pour repartir jeudi, ou les vents seront plus favorables.

Du coup petites balades à vélo vers les alignements (ce qu’il en reste) de Lagatjar, le manoir de Saint Pol Roux, le musée de la bataille de l’atlantique et la pointe de Pen Hir avec ses tas de Pois grandioses !

les alignements de Lagatjar

                                                   Le manoir de Saint Pol Roux avant


Après

Le musée





Une pointe et des tas








Mardi 20 mai

J’avais bien envie d’aller à Brest en bateau et m’amarrer au port du Château.

A La réflexion, ce n’est pas une super idée car ça porte la distance pour l’Aber Wrach à 47 Nautiques au lieu de 36 Kn a réaliser sur une marée : la fin risque d’être à contre-courant.

Ce sera donc le bus l’objet de mon choix.

L’aller-retour en bus est plutôt agréable le paysage défile et c’est plutôt sympa !

Arrivé a Brest je passe à la FNAC pour acheter un petit appareil photo étanche, mon téléphone commençant à être en fin de vie, il refuse de faire une mise au point qui serait pourtant bien nécessaire (à la qualité de l’image)

Puis je me balade le long des ports et je visite le musée de la marine situé dans le château en partie militarisé.



Le centre-ville de Brest est un grand chantier de tramway !

 

Mercredi 21 mai

Il pleut, il fait un peu froid sous le vent du nord.

J’essaie mon nouveau jouet, fais quelques courses et j’attends le zodiac du port pour me déhaler du ponton ou je suis plaqué par le vent pour me mettre de l’autre côté sinon demain, pas de départ serein…

A 14h je suis positionné avec l’aide de la capitainerie prêt pour le départ matinal du lendemain.

L’après-midi, le soleil étant revenu malgré un vent frais du nord, je pars en vélo visiter un cimetière de bateau à Rostellec, près de l’ile longue.

Le cimetière est devant l’ancien chantier naval de d’Auguste Tertu, célèbre constructeur de bateau bois traditionnel local (jusqu'à 40m de long).








Jeudi 22 mai

Je largue les amarres à 6h40, le soleil se lève il fait encore frais dans ma grosse polaire et ma veste légère.

A 9h je passe la pointe Saint Mathieu, j’ai une demi-heure de retard sur mon tableau d’avance, normale la renverse n’a pas encore eu lieu, je me traine à 3 Kn contre un courant faible.


La pointe Saint Mathieu

Après la pointe Saint Mathieu je mets le cap vers le nord pour emprunter le chenal du four, le vent est pile en face, au moteur ma vitesse progresse doucement au fur et à mesure que la marée prend de la puissance.

Je me retrouve entre 5 et 6 Kn, toujours au moteur, je comble mon retard et entame une avance bienvenue.

Vers 11 h, je coupe le fromage pour gagner du temps et être suffisamment au près pour passer sous voile (le vent tourne à l’ouest), je file à 5-5.5 Kn.

Vers 13h ma route s’incurve vers l’est, vent arrière, le courant prédomine par rapport au vent, du coup, les voiles battent violemment, d’autant plus que depuis un moment la mer est bien agitée…

Je roule le foc, bloc la GV et c’est reparti au moteur jusqu’au port.

Arrivé à l’Aberwrach à 15h (1/2 heure d’avance !) on m’attribue une place au ponton, super pour demain !

 

Petit tour dans le coin en vélo : l’abbaye Notre dame des Anges est fermée, je passe à côté d’un charmant lavoir : le lavoir de la Baie des Anges en allant chercher le pain.



Vendredi 23 mai

J’avais prévu de partir vers 9 h mais étant debout à 6h30, je quitte le ponton à 8h30

Soleil, vent du nord faible mais froid, c’est le même régime que la veille.

Départ de l’Aberwrach



Un fort à la sortie de l’Aber

 

Je prends le chenal principal en ignorant le chenal de la Malouine, ce qui a dû me faire perdre ¾ d’heure ??? Y’a des claques qui se perdent ! 😊

Je vire la bouée Dibender pour prendre le bon cap. Pas de vent, courant contre jusqu’à 10h environ, Le bon vieux diesel ronronne.

Je passe entre l’Ile de Batz et la côte, ce qui est infiniment plus complexe que le chenal de la Malouine… Va comprendre !

Le phare de l’ile de Batz




Roscoff



La jetée pour les navettes à destination de l’Ile de Batz

Il va ronronner jusqu’à 16h15, heure d’arrivée, les jours se suivent et se ressemblent…

J’amarre le bateau et les formalités effectuées, je regarde la météo pour les jours qui viennent : un avis de grand frais se dessine à l’horizon, on est pas parti !


Dans tes volutes empestées

Laisse les pontons de Pen Mané

Ce bon diesel valeureux

Me traine jusqu’à Audierne.

ça ne me rend pas joyeux

A la voile sans vent à grand peine

A Roscoff, première destinée

Je n’y serais pas arrivé;

Samedi 24 mai

La grasse mat’ est à la une ce matin, pas de départ matinal avec la marée.

Claire vient en voiture apporter des affaires, Faire les courses d’avitaillement au super marché et discuter du programme. Enfin tout ça après avoir trouvée un voisin compatissant pour changer son pneu crevé !

On discute du programme en dégustant une pizza : la météo sera à suivre de prés mais sans doute pas de départ avant vendredi.

Même jeudi, si ça se calme un peu il reste une houle résiduelle de plus de 2m et 25 Kn de vent…

Claire retour au village et moi je pars me balader en vélo à Roscoff ou je repère une laverie puis à Saint Pol de Léon ou je me procure des gants de travail pour manipuler la chaine du mouillage.

Je repasse par le centre, un pain au chocolat, une photo et retour au bercail sous un petit crachin breton.

Saint Pol de Leon

Dimanche 25 mai

La matinée se déroule tranquillement entre le rangement, la lecture et la musique.

Dans l’après-midi, c’est la fête du lin à Roscoff :

Au programme :

 des danses anciennes en costume



Des ateliers de vannerie, des jeux d’époque, des stands alimentaires locaux



Une démonstration de déchargement à quai à partir d’un bateau











 




Lundi 26 mai 

Il pleut par intermittence, du vent, des courses, une petite balade dans le coin, des discussions avec mon voisin de ponton…

 

Mardi 27 mai 

Le vent souffle Force 7 aujourd’hui sur le port, la mer est mal rangée en mer, la pluie tombe à l’horizontal lors des rafales, bref un temps à rester au fond du carré.

J’ai le temps de décrire mes modes de navigation, de choix d’escale et de prise de météo :


-        Navigation

J’utilise 3 systèmes indépendants de navigation pour l’occasion :

1)     Un GPS traceur Advensea avec une cartographie C-MAP.

Le Le GPS est couplé à la VHF afin de recevoir les informations AIS : l’AIS permet de visualiser sur l’écran du GPS les navires en route autour de soi, leur vitesse et leur Cap, on peut activer des alarmes de risque de collision ou des alarmes de proximité.

Le GPS peut être installé à la table à carte ou dans le cockpit sous la capote au choix.

Avantages : système intégré au bateau, étanche et fiable, infos AIS, facile d’utilisation

Inconvénients : pas de mise à jour des cartes marines, pas d'intégration de fichiers vent et routage

GPS et VHF


En pointant sur la marque AIS d’un navire (représenté par un triangle) on peut voir ses caractéristiques

 

1)     Une tablette durcie (étanche et résistante aux chocs) avec les logiciels SailGrib et la cartographie Navionics (devenue Garmin)

Ces 2 logiciels permettent d’avoir la cartographie des lieux, de créer des routes, de télécharger des fichiers Grib (maillage de vecteur vent sur une zone définie), d’avoir les courants et de pouvoir faire des routages (route recommandée en fonction des vents, des courants et des heures de départ)

Avantages : Système complet de navigation, carte mise à jour, système mobile.

Inconvénients : Connexion internet (pour les fichiers Grib uniquement, le reste est en mémoire), à recharger régulièrement (10h d’autonomie), risque de chute ou de perte à la mer. Pas d'intégration AIS

Ce ne sont que des outils d’aide à la décision : il faut prendre ces informations avec du recul : l’état de la mer n’est pas pris en compte dans cette projection, les capacités du bateau sont définies par des polaires de vitesse approchées qui ne tiennent pas en compte l’état du bateau et de l’équipage.

 Fichier grib visible : le vecteur + la vitesse du vent (1 grand trait=10 Kn, un petit trait= 5 Kn)


Routage : le trait rouge : route théorique, en bleu : tracé réel optimisé en fonction des vents et des courants.



1)     La bonne vieille carte marine, le rapporteur breton et le compas de relèvement : j’ai commencé avec ça, ça ne tombe pas en panne, ce n’est pas dépendant d’un système GPS qui peut être à tout moment en panne, arrêté ou dégradé…

On parle d’arrêter l’édition des cartes marines papier…. Bien dommage !


-        Les choix d’escale :

J’utilise le bloc marine et le REEDS pour la partie Anglaise et Irlandaise.

Ces almanachs donnent toutes les infos utiles pour les atterrissages, les ports, les marées, les phares, les dangers….

En compléments, des sites internet complètent les données des ports et des mouillages :

Eoceanic est une source précieuse pour l’Irlande : très complet !

https://eoceanic.com/map.php

Navily décrit les mouillages et les ports possibles avec des avis des plaisanciers qui l’ont pratiqué

https://www.navily.com/fr

 

-        La météo

J’utilise plusieurs sources que je croise (elles peuvent être très différentes !)

Bulletin du port : météo côtière à 3 ou 4 jours

Météo France : météo marine côtière et au large prévisions gratuite à 48h

Météo Consult Marine : prévisions jusqu’à 15 jours en côtier

Ventusky : visualisation des vents, des rafales, de l’état de la mer :

https://www.ventusky.com/?p=49.49;-2.99;6&l=gust


Winfinder

La météo des aéroports, propose plus ou moins les mêmes fonctions que Ventusky :

https://fr.windfinder.com/#8/49.0307/-2.6807/spot



Navtex : le Navtex est un système à bord qui reçoit des fax (mais sur écran) concernant les Avurnav (Avis urgent aux navigateurs), les alertes météo et toutes infos utiles en navigation.

Le système fonctionne par émission radio avec pour principale intérêt de n’être pas dépendant d’une réception 4G ou duWifi.


Dernier système ou je manque encore de beaucoup d’expérience : lever le nez et regarder le ciel : Le vent, les formes des nuages, le vol des oiseaux, les spécificités locales, les brises de terre, de mer, l’avis des anciens et des vieux loups de mer…


Rando vers la pointe de Perhadiri

Petite balade pédestre en passant par Roscoff, puis en faisant le tour de l’anse du Laber on arrive à la pointe de Perhardiri.

L’anse du Laber à marée basse L’ile de Batz au fond

Le château du Laber à l’abandon

 

Mon parcours sur Komoot est des plus hasardeux, des chemins sont désormais interdits ou n’existent carrément plus.

Le vent est violent, la pluie menace, je prends un chemin de traverse mais ne vais pas jusqu’au bout de la pointe.





Le retour se fait sous un « crachin karcher (un Karchin?) » je passe par Roscoff pour faire quelques emplettes.

3 heures et 14 kms plus tard, je suis bien content de m’affaler dans le carré de Tanteal.