Un jour de 2008, le frangin me dit :
- On va naviguer en Croatie l’année prochaine, nous serons 8 sur un 40 pieds ça te dit de venir avec ton Biloup?
- Je regarde et je te dis...
Bon, la Croatie, Primosten, du Lac de la Forêt d’Orient, ça fait 1700 kms, en passant par l’Allemagne, l’Autriche, la Slovénie et la Croatie.
J’appelle le port de Kremik, pas de problème pour mettre à l’eau.
Les Formalités : droit de navigation, permis obligatoire, OK.
La petite famille est partante.
On y va !
Le jour J, un mercredi soir, nous partons pour le Lac de la forêt d’Orient, objectif, préparer le bateau et dormir pour partir le lendemain matin à la fraiche.
L’objectif est abandonné en arrivant, vaincu par l’attaque massive de moustiques voraces, on se réfugie dans le bateau (qui est quand même déjà sur sa remorque) et on installe les moustiquaires.
Finalement c’est à 9 heures que l’on décolle pour un trajet qui durera 2,5 jours.
Nous roulons tranquillement à 90 km/h environ la remorque et le bateau font 2,7 tonnes environ mais le Patrol a des chevaux et un couple phénoménal, il nous emmène tranquillement du haut de ses 17 litres au cent.
6 Tonnes en mouvement et plus long qu'un autobus |
Des bouchons interminables et des travaux sur des voies réduites nous plombent la première journée et nous faisons halte en Allemagne sur une aire d’autoroute.
C'est long, on s'occupe comme on peut... La première nuit sur une halte d'autoroute |
Le deuxième jour, nous traversons l’Autriche et la Slovénie et nous faisons haltes (toujours sur une aire) en Croatie. Les tunnels sont étroits et je dois être très vigilant a centrer la voiture bien au milieu de ma voie car la remorque dépasse largement de chaque coté.
Le trajet se termine sur des autoroutes flambant neuf dans une circulation chaotique et désordonnée.
Je laisse toujours une énorme distance de sécurité devant, mais là on me double par la gauche, par la droite (sur la BAU) on se rabat au raz de mon capot, je suis très inquiet, mais réussi à sortir de l’autoroute sans incident malgré un carambolage tout autour de moi…
Enfin vers midi, nous arrivons a la marina de Krémik, les grutiers prennent en charge le bateau.
Il est à l’eau une heure après, service Nickel !
Après le déjeuné, je vais au bureau du port de Primosten pour m’enregistrer, malheureusement, il est fermé jusqu'à lundi, nous voilà coincé a la marina.
L’après midi, je mate le bateau et nous préparons les voiles et transférons l’équipement du 4x4 au bateau.
J’installe le drapeau jaune à bâbord et le drapeau Croate à tribord
Nos collègues de nav arrivent enfin et c’est les retrouvailles.
Le dimanche est passé à visiter Primosten et a faire l’avitaillement, nous irons d’Ile en Ile et il faut au moins 4 jours d’autonomie.
Primosten, une petite ville sur une presqu'ile |
Le pauvre Biloup est sous ses lignes, plombé par l’avitaillement et le stock d’eau.
Entre temps, Philippe a pris possession de sont Oceanis 393 et fait l’inventaire, all is OK.
Lundi matin, je me rends avec les papiers du bateau a la capitainerie du port, ce sera mon seul contact avec une autorité : exécrable, désagréable au possible, méprisant.
Je ferme ma boite à camembert, paie et sort, j’ai mon droit de nav, et entrée sur le territoire, basta.
De retour de Primosten, nous appareillons pour Sesla, à 20 Nm histoire de se mettre en jambe.
Primosten - Sesla: 20Nm
Primosten - Sesla: 20Nm
Le schéma va se répéter a peu près à chaque fois : la navigation est tranquille : peu de vent, on fera a peu près 70% au moteur, mer calme, peu de courant (sauf dans les passages étroits entre les iles), peu de cailloux.
Les mouillages sont faciles : on mouille vers le milieu de la baie, on recul pour s’approcher d’un bord et on porte une amarre a terre a la nage ou en annexe.
Pour l’occasion, j’ai une super ancre (voir chapitre sur l’ancre)
Quand on est proche, on s’amarre entre bateau et on se sert de câblot pour se haler en annexe.
Tous les soirs, on se retrouvera pour parler de la journée devant un petit apéro
Sesla – Vis : 20Nm
Démarrage sous voile pour finir au moteur, le vent ayant déclaré forfait…
De retour au port, je constate que mon annexe est dégonflée, je vais chercher le gonfleur et tente de la regonfler…
Peine perdue la chaleur l’a achevée de 8 trous (décollement entre les boudins) répartis un peu partout.
Nous continuerons à l’utiliser avec 1 qui pagaie et 1 qui regonfle…
Vis - Lokva : 51Nm chère étape
Idem l’étape précédente : début de la nav à bonne allure sous spi, fin sous risée Yamaha.
Anecdote : ma montre et mes lunettes repose en paix sous quelques centaines de mètre d’eau.
Lokva est un parc National et le soir avant le coucher du soleil, des garde viennent réclamer un droit de mouillage plutôt salé (180 €), après une demi heure de négociation, on bénéficie d’une réduc de 75% (que j’ai arraché sans scrupule suite à mon expérience précédente avec l’administration)
Lokva - Dubrovnik 35Nm
Départ à 6h (pas tranquille avec cette histoire de taxe), nous arrivons a la marina de Dubrovnik vers 15h30.
Loin de la ville, bruyante et luxueuse le p’tit Biloup 77 fait minuscule au milieu des monstres sur les catway
Visite de Dubrovnik : belle ville, verticale sur les cotés, le marbre de la rue principale est polie sous les pas des touristes.
Les rues sont escarpées de chaque coté de la rue principale |
Y'en a marre... |
...des marches! |
Il faut quand même dire.... |
Que cela vaut le coup d'œil! |
En 1 mot comme en cent... |
Dubrovnik, c'était bien! |
Dubrovnik - Sipan 20Nm
En partant de la marina, nous faisons un passage par le port de Dubrovnik.
Il reste encore des vestiges de la guerre, Le port est minuscule et grouillant de vedette a touriste qui rentre et sort dans une belle pagaille.
J’y ai pointé mon étrave brièvement histoire d’être entré dans le port de Dubrovnik (quand même !)
En longeant une plage verticale, les loulous ont envie de faire un plongeon.
Sipan – Korkula 35Nm
Changement d’équipage : Nous sommes 2 sur le Biloup, le reste est sur Christophen.
Le vent n’est pas au rendez-vous, l’équipage du Christophen joue avec les dauphins.
Nous croisons un petit cotre, c’est courant ici…
Marco Polo est né a Korkula, nous marchons un peu dans la chaleur écrasante de la baie ou nous mouillons jusqu'à la ville.
On va aussi se ravitailler en eau avec notre annexe fuyarde qui menace de couler à chaque instant !
Le préposer au gonflage fatigue plus vite que le rameur qui…rame, pas facile de faire avancer un semi immergé !
De retour au bateau séance de photos sous marine.
Korkula – Racisce 4,5Nm
Un petit saut de puce et nous voilà a Racisce.
Nous mouillons a l’entré du port, ravitaillement a la superette.
Le soir, Phil emmène en annexe motorisé un équipage italien affolé qui ont vu leur bateau partir à la dérive vers le large du restaurant.
Ils étaient a la rame et plutôt mal barré pour récupérer leur bateau !
Le frangin est revenu avec une bouteille de grappa !
Racisce - Hvar
Nous quittons précipitamment Racisce en laissant un orage derrière nous et un calme plat... pas pour longtemps.
Le coup de vent ne va pas tarder a nous rattraper |
Nous sommes sous voile, le vent monte et on se retrouve GV 2 ris et un bout de foc a plus de 6 nœuds au bon plein.
Nous faisons le plein de carburant à Hvar avant de repartir au mouillage à Havar pour le mouillage le plus chaud bouillant de la saison.
L’aventure est racontée dans le dossier « ancre ».
Un mouillage entre 2 iles, soumis au courant et au vent, ça peut tirer très fort !
Un mouillage avec une ancre éprouvée et 70 m de mouillage mixte : ça tiens aussi très fort.
Mais quand les bateaux sont reliés par des cordages, ça fait vite une belle pagaille…
Après cette aventure, nous allons mouiller plus loin dans le chenal et la nuit se passe tranquille.
Havar- Milna 12Nm
La seule navigation 100% voile d’abord sous 1 ris puis toute voile dehors, les 12 milles sont avalés rapidement.
On croise le Ponant devenu célèbre suite à son aventure le long des cotes de Somalie et de sa libération musclée.
Après cette bonne nav, on se dévore un méga T bones.
Le lendemain, ballade en scooter, avec quelques sueurs froides pour les pilotes inexpérimentés...
Milna – Trogir
Peu de vent, on croise le Sea Cloud devant la cité médiévale de Trogir
Le biloup se case dans un petit coin de la marina mais Phil ne peut pas rester, vive les petits bateaux !
Cela dit, on regrettera de n’avoir pas suivi phil dans sa baie tranquille, car Trogir, c’était super bruyant !
Trogir – Kremik 21Nm
Dernière étape en rase cailloux au moteur, le vent est faible et nous devons démâter et sortir le bateau de l’eau.
Espalier du côté de Primosten |
Le retour a la marina Kremik sonne la fin des vacances |
On prépare le démâtage |
Phil est rentré aussi |
Prêt à partir. |
On se retrouve tous au resto pour la dernière soirée Croate.
La nuit sur le parking de la marina et départ au petit matin
Le retour se fera en 2 jours avec un contrôle douanier a la frontière allemande : non monsieur le douanier, on ne ramène pas 10.000 euros en liquide de Croatie, par contre on en a laissé !
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